HOMÉLIE DU 12 DÉCEMBRE de Bernard Thomasset

ATELIER "LIBÉRER LA PAROLE"

Avec une assistance de 22 participants, vendredi 10 décembre, la jeune théologienne féministe offrait toute une série de réflexions et d’expériences vécues (par elle et par d’autres) dans la découverte d’une Parole transformatrice en engageant avec le podcast Bonnes Nouv.elles. 
Il s’agit d’une invitation offerte a des personnes – hommes et femmes – non ordonnées à préparer et délivrer une homélie sur les textes de la Messe dominicale. Valentine a trouvé un dialogue très fécond entre le récit de leur expérience et la description de la rencontre et l’échange entre Marie et Elisabeth (Jésus et Jean-Baptiste) dans le premier chapitre de l’évangile de Luc: une parole inspirée de l’Esprit Saint de la part d’Elisabeth qui libère chez Marie une parole transformatrice … par quoi la reconnaissance mutuelle fait découvrir la richesse portée par chacune des femmes.
Un échange vif et animé entre Valentine et les personnes présentes ont témoigné de la pertinence de cette rencontre dans ce temps où l’Église se veut « synodale » et toutes ses dimensions …. Merci, Valentine!
 

« Cette soirée a été riche d’échanges sur les aspirations de chacun et chacune au sujet de la parole en communauté chrétienne, sur les obstacles rencontrés aussi. S’il y avait un consensus c’était celui de la diversité des élans et des initiatives vécues ou envisagées, une diversité qui avait goût de liberté, de créativité, d’accueil et d’écoute. Merci pour la confiance que vous m’avez accordée. Je vous souhaite de continuer à vivre ce climat de dialogue en vue de vous laisser transformer les unes et les autres, en particulier par celles et ceux dont la voix n’est pas encore entendu. »
Valentine.

DÉPART DU PÈRE PADDY O’HARE DE TOULON


Paddy est arrivé à Toulon en 2013, ayant passé plus de 40 ans de ministère mariste au Japon. Il avait presque 74 ans. Il quitte Toulon le 17 décembre pour rejoindre l’équipe du noviciat international mariste en, Italie. Il aura 82 ans d’âge la semaine prochaine. Au cours des 8 ans passés avec la mission mariste à Toulon il s’est trouvé investi en divers domaines de ministère, y compris celui de responsable de la communauté des Pères Maristes depuis 4 ans. Partout, il a été apprécié et aimé pour ses qualités humaines, le rayonnement de sa spiritualité, sa disponibilité et générosité, sa sagesse et son sens d’humour. Donc, pas de surprise que la chapelle de Ste Rita était remplie ce dimanche matin pour une Messe d’au revoir. Une célébration qui rassemble des amis de toutes bornes, reflet du grand éventail d’engagement de Paddy. L’ambiance était amicale et digne, joyeuse et teintée de regret, recueillie et célébratoire. France Sourol, qui a adressé une parole à Paddy à a fin de la Messe au nom de l’assemblée, a très bien capté l’esprit de l’occasion. Paddy, lui-même, a choisi de lire le texte de la lettre de St Paul aux Philippiens (2ème lecture de la Messe du jour) après la Communion comme sa propre prière à lui pour la communauté qui l’a si bien accueilli il y a 8 ans, a grandi avec lui, et restera dans son cœur pour de longues années à venir.

Merci, Paddy, tu nous manqueras, mais nous avons bien compris qu’il est bien l’heure pour d’autres de bénéficier de tes dons. Que cette nouvelle étape dans ta vie et ton ministère mariste soit aussi riche que celle-ci parmi nous !

Paul Walsh, s.m.

Texte de la parole adressée à Paddy par France de la part de communauté à l’occasion de la célébration de sa présence à Toulon.

SOIRÉE CONTE DE SAGESSE

Atelier du 3 décembre,  un moment magique, avec 13 personnes, variant en âge de 8 à 75 ans, où la voix sonore d’Annick nous communique une sagesse universelle préservée pour l’humanité en forme de conte.

Les contes de Sagesse et de folie …

Du conte du Loukoum à la Pistache en passant par les facéties de Nassreddine el Hodja , des  contes venus de Chine aux récits transmis dans le judaïsme aux paraboles des évangiles et jusqu’aux apophtegmes des Pères du Désert, en passant par un conte de sagesse de Ibn ‘Arabi, la soirée Contes a déroulé quelques unes de ces histoires… Des histoires qui disent et redisent ce qui fut mille fois dit, mais donnent aux oreilles qui les entendent pour la première fois des clés pour lire la sienne. Delphine Horvilleur, rabbin, écrit ceci  » les histoires créent des ponts entre les temps, entre les générations, entre ceux qui ont été et qui seront. Nos récits sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les morts. Le rôle d’un conteur est de se tenir à la porte pour d’assurer qu’elle reste ouverte. »

FORMATION DÉCOUVERTE MARISTES

Samedi 27 novembre a commencé la nouvelle formation mariste 2021-2024, à raison de deux regroupements par année « scolaire ». Nous sommes 16 (trois animateurs – Béatrice van Huffel, Paul Walsh et Véronique Lafay-Rey – et 13 personnes de différents horizons) à nous retrouver au CCSM pour une matinée de présentation, de réflexion et d’échange sur la spiritualité mariste et notre propre cheminement spirituel. Le titre de cette formation pour les laïcs : Parcours de Découverte de la spiritualité mariste. Le thème de la matinée Le thème : être à l’écoute de l’appel de Dieu dans nos vies.

Après une présentation de chacun, assis autour de 3 tables, nous nous penchions sur l’évangile de l’Annonciation. Notre attention fut focalisée sur Marie, l’impact sur elle de l’apparition de l’ange, la qualité de son écoute, l’accueil du message bouleversant, et sa réponse. Un début de recherche d’échos dans nos vies. Se suit une présentation par Béatrice van Huffel et Paul Walsh du récit du message fait au Puy à un jeune homme qui se trouve guéri par l’intervention de Marie d’un aveuglement provoqué par une maladie. Jean-Claude Courveille est convaincu d’avoir reçu la charge de lancer un projet missionnaire sous la conduite de Marie. Une lecture partagée de ce récit, composé 35 ans plus tard, est supplémentée par ce que ses camarades au séminaire ont retenu de sa communication. Les parallèles avec la Société de Jésus, entre autres points, furent remarqués.

Après une pause, marquée par des échanges fraternels, on s’est donné un moment pour réfléchir sur notre propre expérience devant un appel, surtout focalisant l’attention sur la qualité de notre écoute … et un partage fraternel sur ce que nous avons découvert comme échos de l’expérience de Marie et des premiers candidats Maristes.

La matinée s’est passée comme un éclair, les participants (et les animateurs) partent plein d’échanges dans la tête,  plein de points pour d’ultérieures réflexions … certains chargés de livres pour approfondir leur connaissance de la voie mariste … en attendant la suite du parcours au mois de mars.

Paul Walsh, s.m.

HOMÉLIE POUR LE CHRIST-ROI

Il faut avouer que j’ai toujours eu des difficultés à entrer dans cette fête – de me situer par rapport au concept. Peut-être que le fait d’être citoyen d’une république – comme, d’ailleurs, vous les Français ici – me laisse toujours étranger au vocabulaire de royauté. Nous ne sommes pas les seuls : dès l’origine de la monarchie en Israël il y avait de l’ambivalence de la part du peuple, des prophètes, même du Seigneur Dieu ! Et l’expérience avec les rois lui a donné raison au cours des siècles!

Il semble que Jésus, lui-même, partageait cette réticence – il suffit de regarder comment il est parti se cacher sur la montagne quand il repérait le souhait de la foule de le faire roi (Jean 6). Il ne s’est pas donné le titre de roi – serviteur, oui, mais roi, jamais. Pourtant, il s’identifiait avec le titre réservé pour les rois chez les prophètes – Berger, Pasteur. Le cœur de sa prédication est la proclamation du Royaume de Dieu, réalisé en sa personne, ses paroles et ses gestes puissants ; il parlait « avec autorité » (à la différence des scribes);  Il commandait, et fut obéi ; il acceptait d’accomplir la prophétie de Zacharie – voici que ton roi vient à toi, modeste, monté sur une ânesse.

Je trouve dans les textes choisis pour célébrer la fête de Christ-Roi cette année quelques notions qui m’ouvrent une perspective sur la fête qui la rend plus facile à aborder :

  • Jésus devant Pilate – la confrontation de 2 formes de pouvoir royal. Pilate, qui représente la puissance de l’Empire Romaine – l’arbitre ultime sur toute question de droit, politique, militaire – face à son prisonnier, livré aux Romains par les chefs juifs. Pour Pilate, Jésus représente un dilemme qui le gène – et c’est à lui de trouver une manière appropriée de s’en débarrasser : un homme lié et maltraité, dénoncé par ses compatriotes, en qui Pilate a du mal à trouver une raison de condamnation.  Pilate est emprisonné dans ses fonctions et ses préoccupations. Jésus l’invite à s’en libérer, en prenant une position personnelle qui n’est pas déterminée par les autres, par ses supérieurs, par le sens de sa position sociale et politique. La vraie question n’est pas si Jésus se présente comme un roi … mais comment Pilate se situe par rapport à la vérité, sa vérité … et Pilate n’arrive pas … il reste prisonnier de sa fonction de ses attentes … Il n’appartient pas à la vérité … donc, il ne peut pas entendre la voix de Jésus … la voix de cette vérité qui libère …
  • La forme de royauté présentée dans les textes d’aujourd’hui n’est pas investie uniquement en un individu – elle associe d’autres dans l’état royal. Le Fils d’Homme dont parle Daniel ne représente pas, finalement, un individu, mais le Peuple d’Israël – un peuple libéré, restauré et assuré de sa souveraineté. La vision du prophète propose une raison pour un peuple meurtri, découragé, tourmenté avec une raison ferme pour espérer que sa confiance en Dieu ne sera pas vaine. De la même manière, dans le texte de l’Apocalypse de Saint Jean, le Christ ressuscité est représenté comme un sauveur qui aime son peuple, en faisant d’eux un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père. Cela signifie, quand nous célébrons la royauté du Christ, il s’agit de notre propre statut de rois. On ne peut pas séparer de la royauté de Jésus l’état dans lequel nous, les baptisés, sommes appelés à vivre nos vies quotidiennes.
  • Donc, la royauté que nous célébrons est vécue dans la relation. Si Pilate savait quitter son piédestal, et s’ouvrir à une vraie rencontre avec celui qui témoigne de la vérité, il aurait pu entendre sa voix, entrer en une relation qui l’aurait rendu libre … Une conférence récente dans le CCSM, sur Thomas Merton et le Bouddhisme illustrait très bien la puissance de la relation personnelle et vraie pour valider et confirmer l’authenticité de la démarche que Merton entreprend dans sa rencontre avec la voie Bouddhique. Ancré fermement dans sa tradition de moine chrétien et occidental, Merton se permet d’entrer sur un chemin d’une autre tradition, mais aussi valide et authentique que la sienne. La conférencière, Agnès Gros, illustrait comment l’authenticité de cette démarche par Merton lui permet d’entrer spontanément et naturellement dans des relations personnelles avec le Dalai Lama et d’autres personnalités bouddhistes … Les relations qui forment nos vies sont l’articulation du royaume du Christ dans notre monde.

Paul Walsh, s.m. 21.11.21

ATELIER DEUTÉRONOME

LE DEUTÉRONOME – « pour que tu vives »

Un livre méconnu, qui occupe pourtant une place importante, tant dans le Premier que dans le Nouveau Testament.
Il nous parle de l’Alliance, de la terre, des exigences de la vie en société, du Dieu unique … il relie la partie nord du pays et la Judée … il fait nous visiter les évènements fondateurs d’Israël, avec Moise et le don de la Loi, et fournit une base pour la refondation du Peuple pendant la grande réforme menée par le roi Josias au 6ème siècle, et sa reconstruction après l’Exil … conjuguant tradition et modernité, le message des prophètes et celui des sages … et nous aide à comprendre comment la Bible a été écrite.
Moins un cours qu’un atelier, où chacun est invité à travailler et à participer (6 sessions en tout – 3 déjà complétées).
Animé par Béatrice van Huffel et Père Paul Walsh, sm.

ATELIER DIALOGUE INTERRELIGIEUX

Atelier du 20 novembre 2021.

“Il a fallu 16 siècles pour que la chrétienté s’intéresse aux religions des pays d’extrême orient. Encore était-ce pour tenter de convertir les populations ou créer des comptoirs ou encore les coloniser au profit des couronnes européennes.

Cinq siècles plus tard, des chrétiens sont revenus pour tenter de créer des liens de dialogue et de compréhension mutuelle. Parmi ces chrétiens l’un des précurseurs pacifiques les plus célèbres est certainement Thomas Merton (1915-1968) moine trappiste franco-américain.

Agnès Gros, doctorante en théologie à l’université de Genève est venue nous présenter de façon claire et illustrée l’itinéraire et l’œuvre de ce pionnier. Un demi-siècle après sa disparition, le dialogue religieux inter monastique que Thomas Merton a entrepris avec les spiritualités d’Asie n’a rien perdu de sa pertinence.”

Page 10 de la préface du livre de Bernard Rérolle.

Elle a été rédigée par Pierre François de Béthune OSB, prieur du monastère Saint-André de Clairlande et membre du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Il y est mentionné l’antériorité de Thomas Merton dans la démarche de dialogue.

conférence

Mardi 19 octobre, 150 personnes étaient présentes au Casino Joa pour assister à la conférence de Boris Cyrulnik sur « Les nouvelles familles ».

Un exposé remarquable, clair, exprimé avec simplicité et empathie. Deux heures d’écoute et d’échanges passionnants.

Si le devenir de nos sociétés reste indistinct, nous avons reçu des bases de dialogue pour travailler à un renouvellement, à une renaissance.

Ce fut une très belle soirée.

Maristes, 175 ans de présence dans le Var

Messe de célébration de la famille mariste du dimanche 19 septembre, dans la chapelle de l’Institution Sainte-Marie à La Seyne

Dans le contexte des Journées du Patrimoine Européen, nous, Maristes de Toulon, voulions ouvrir nos portes et inviter un grand public à partager avec nous l’héritage mariste depuis 175 ans : un héritage, commencé avec un séjour inattendu d’un groupe de missionnaires en partance pour l’Océanie, et toujours vivant dans les trois établissements scolaires, le centre de spiritualité, et les maintes personnes qui s’impliquent avec nous dans la mission mariste.

Pour nous souvenir et pour célébrer cette riche historie, un riche programme a été offert : des visites guidées de la chapelle et de la maison mariste ; une exposition en panneaux et en diaporama Powerpoint de l’histoire et de l’actualité mariste dans le Var ; deux concerts de chants sacrés par l’Ensemble Cytharis et un concert d’orgue de 4 jeunes étudiants du Conservatoire de Toulon ; une conférence sur les premiers pas des Maristes à Toulon ; et une Messe festive à la chapelle de l’Institution Sainte Marie, à la Seyne, suivie d’un pot d’amitié dans la cour d’honneur de l’école.

Ce fut deux journées inoubliables et une source d’inspiration et de bonnes idées pour nous guider dans les années à venir. Bravo à tous ceux et celles qui les ont préparées et mises en œuvre. Au prochain jubilé ! 

La Messe du Saint Nom de Marie fut célébrée dimanche 19 septembre à la Seyne, dans la chapelle de l’Institution Sainte-Marie, présidée par le Vicaire Général du diocèse, Père Frédéric Forel (représentant l’Évêque, Mgr Dominique Rey) après un mot d’accueil de Marie-Christine Jolivet, chef d’établissement de Sainte-Marie.
Notons la belle participation d’un groupe de chanteurs et danseurs Wallisiens et d’un groupe de musiciens (anciens des écoles maristes) animé par Véronique Benard, Adjointe Pastorale au Cours Fénelon.

CONFÉRENCES AU CENTRE CULTUREL ET SPIRITUEL MARISTE

Programme famille et éducation

Parents, éducateurs, nous sommes déroutés et souvent inquiets de ce que vivent nos enfants. Ils cherchent leur chemin, et nous avec.
Quelles sont leurs souffrances, leurs prisons, leurs attentes, leurs combats ? Et comment, nous, leurs aînés, les aider à se trouver ?
C’est l’enjeu de ces soirées.

Parole Autisme

Depuis début octobre 2020, le CCSM accueille dans ses locaux un atelier Parole Autisme. Quatre enfants avec autisme réalisent individuellement avec Véronique Rey, un rituel langagier, une fois par semaine.
Le principe est de faire découvrir à ces enfants non verbaux de 8 à 11 ans, les gestes moteurs à coordonner pour fabriquer des sons, des sons mélodiques et des syllabes. 
Après deux séances pour établir le contact et la confiance partagée, les enfants sont en train de construire un début de « relations vocales  » avec Véronique Rey. Goutte d eau dans l’océan. …mais l’océan n’est-il pas fait de gouttes d’eau ?

Marie Lambeau nous présente son atelier !

Nouvelles du laïcat mariste d'Europe et du monde

Nous vous proposons un texte  issue d’un document de la coordination mondiale du laïcat mariste ( WMLC). Cet éditorial est signé de Bev MacDonald, neo-zélandaise.
« Une équipe de quatre co-responsable a été élue à Dublin lors de la Conférence  mondiale des Maristes laïcs en août 2019. Nous nous engageons en votre nom à promouvoir le laïcat mariste en tant que branche interdépendante de la Société de Marie. Merci de nous porter dans vos prières. »
Elizabeth Piper ( Atltanta, Etats-Unis)
Jorge Lopez ( Toluca, Mexique) 
Bev MacDonald ( Auckland, Nouvelle-Zélande)
David Sanz de Diego ( Madrid, Espagne)
Le WMLC travaille à la promotion et au soutien de la mission et de l’identité des Maristes  laïcs.
Notre objectif est de faire en sorte que l’appel et l’oeuvre  de Marie parmi les Maristes  laïcs. soient partagés, développés, et encouragés de manière créative et souple pour répondre aux besoins de notre temps tout en jetant des bases solides pour notre mission commune en tant que famille mariste de faire connaître et aimer le Christ. Nous voulons:
  • Être « ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique » ( Luc 8:21) en nourrissant notre relation avec Dieu et entre nous par la prière, ainsi qu’en présentant  le visage marial de l’Eglise.

  • Faire de grandes choses pour Dieu seul, en vivant avec simplicité, espérance, cordialité, foi, compassion , douceur et confiance en Dieu à partir de Marie, en tant que disciples du Christ à la manière de Marie.
  • Honorer l’esprit de Marie dont nous portons le nom et répondre généreusement par un « oui » à son leadership, développant en nous ses dons et son ouverture totale à l’Esprit Saint.
  • Travailler en collaboration et coresponsabilité avec les Maristes religieux en continuité avec la vision de Colin et fidèles à l’héritage mariste donné et exprimé dans les Constitutions de la Famille Mariste.
  • Embrasser l’appel prophétique de Magnificat de Marie, tendre  la main de l’amour et la solidarité à ceux qui se sentent loin de l’amour et de la miséricorde de Dieu et dire « non » à la cupidité, à l’orgueil et au pouvoir en nous-mêmes et chez les autres.
  • Promouvoir une manière pratique de vivre l’Évangile et notre vocation laïque en favorisant une relation personnelle croissante avec Jésus, Marie et Joseph de façon à encourager la foi des autres et ) nous permettre , à nous laïcs, d’exercer pleinement notre rôle  dans la mission de l’Eglise et du monde.
  • Soutenir l’Évêque de Rome et la mission de l’Eglise, en cherchant à vaincre  les divisions et à construire l’unité dans toutes nos actions, en faisant de l’Eglise un « Nazareth » accueillant.
  • Être de vrais missionnaires qui apportent la présence cachée de Dieu, comme Marie à Elisabeth, dans chaque instant de notre vie, en travaillant avec bienveillance comme instruments de la miséricorde de Dieu dans notre vie quotidienne par la pratique des vertus.
  • Eviter toute discrimination, essayer de nous comprendre mutuellement, au-delà des barrières et développer le désir de travailler et de vivre avec seul cœur et une seule âme sous la direction de l’Esprit Saint.
  • Maintenir un amour mutuel et une amitié familiale avec tous les membres de la Famille Mariste, en travaillant ensemble dans un esprit de respect, de soutien , de bonté, d’amitié, de collaboration , d’égalité et de coresponsabilité pour la mission de Marie.
La publication de « Marist Voices » découle de ces objectifs et offre un moyen de s’impliquer. Il comprend: des témoignages de la vie mariste, des pensées des ressources, des opinions, des nouvelles de toutes les régions, des questions, des textes pour les enfants et la famille, et des nouvelles des événements.
L’héritage mariste de Colin, Chavoin, Champagnat, Chanel, Perroton et des pionnières est honoré dasn cet espaces qui représente une « maison » pouvant accueillir un large  éventail de voix maristes aujourd’hui. Nous invitons toutes les branches à collaborer à cet effort, alors , n’hésitez pas à participer et à contibuer largement pour partager l’oeuvre de Marie parmi nous »

Bev McDonald, Co-Responsable WMLC

 

Homélie du 13 Septembre

Frères et sœurs,

         Où allons-nous ? Que ce passe t-il dans notre monde aujourd’hui ? C’est bien difficile à dire et de voir loin. Quel sera demain ? Notre avenir commun est en questions. Notre maison commune brûle.

         Le monde, l’Eglise, nos vies sont bouleversées. Nous avançons comme des égarés, sans boussole, paralysés par les peurs.Des mots nous reviennent sans cesse et nous les entendons, prononcés par toutes sortes de personnes : incertitude, précarité, manque de visibilité, mensonges, désinformation, complotisme. Et nous attendons des réponses de la part des gouvernants, des experts, des spirituels, qui n’en ont pas ou se contredisent.

            Déjà au temps d’Ezéchiel, tout allait mal : la menace d’une invasion de la terre d’Israël et de la déportation de sa population était imminente.

Et que fait le Seigneur ? Lui le Dieu d’Israël qui a choisi ce petit peuple pour être signe de sa présence dans le monde ; Il appelle Ezéchiel, un ami fidèle et il l’établit comme guetteur, à l’écoute de sa parole et comme avertisseur vigilant qui doit rappeler les conditions de l’Alliance au peuple infidèle. Guetteur d’horizon, non pas surveillant : mais celui qui se tient debout, attentif, voit loin, discerne les signes des temps, avertit le peuple et l’invite à ne pas oublier les promesses de Dieu.

            Quand l’orgueil, l’injustice, l’appétit du pouvoir et l’accaparement des richesses, deviennent les règles de la vie sociale, alors naissent les conflits sans fin, entre les personnes, dus à la jalousie et à la convoitise. Conflits entre les peuples, pour la domination et le contrôle des ressources de la terre.  Conflits entre frères et sœurs, parents et enfants, entre membres de nos communautés…

           Pour remédier à ce risque, Paul nous rappelle la Loi de l’amour : «  le plein accomplissement de la Loi c’est l’amour. »

            L’Evangile nous invite à regarder la réalité en face ; nous ne sommes pas des anges et nous vivons les uns et les autres avec nos limites, nos résistances, nos réticences, et des personnalités plus ou moins bien ajustées,  ce qui engendre des conflits. Que faire ? Fermer les yeux ? Ce n’est pas ce que Jésus nous propose. Il nous demande gagner notre frère par la qualité de notre amour. Car aimer, c’est faire la différence et consentir à l’autre en parcourant avec lui le chemin du pardon et du partage. En  nous réunissant en son nom pour vivre dans la vraie fraternité.

            Devenir frères, oui mais comment ? Comment faire communauté ? Les chrétiens ne sot pas des bisounours, tout le monde il est beau, il est gentil. Il s’agit d’être soi-même sans mettre nos convictions sous le tapis mais d’être prêts à entendre et à accueillir celles des autres, à dialoguer dans le respect, à rechercher ensemble une vérité qui ne nous appartient pas, à ne pas nous considérer comme seul propriétaire et ayant droit des richesses de la terre mise à la disposition de tous.

            Emprunter les méthodes de la communication non violente, gérer nos émotions, consentir à nos limites et à celles des autres, ne pas condamner mais resté ajusté, droit dans ses pratiques et consentir parfois au refus, aux prises de distance, aux incompréhensions. Reconnaître son impuissance et entrer dans le silence, la patience, la prière. Trouver les mots et les gestes qui désarment et ne pas fermer la porte.

Sr Véronique Margron écrit : « Il ne s’agit pas de gagner la bataille des arguments, de ma vérité, de prévaloir sur l’autre, mais de «  gagner un frère ». Voilà le courage, le devenir frère. Ce frère que je vais trouver est donc celui que j’espère gagner, non pour moi mais pour lui, pour nous ensemble, boiteux, tous. Essentiel « Frère »car fils et fille du même Père, frère et sœur du même Fils unique, le Christ. Voilà ce dont il est question. Cette fraternité n’est pas une donnée, mais un projet, une passion…une promesse dans une reconnaissance mutuelle »

            Et c’est lorsque nous sommes deux ou trois réunis au nom du Christ qu’il se tient au milieu de nous et que son Esprit nous anime pour entrer dans la dynamique du pardon, du partage, de l’amour.

 

Père Olivier

Méditation : Dimanche 14 Juin 2020

Communier à la vie du Christ, communier à son Corps qui est l’Eglise

Frères et sœurs, je suis très heureux de vous retrouver encore une fois par mail pourpartager cette Fête du Corps et du Sang du Christ avec ceux et celles d’entre vous qui sont empêchés de participer à une Eucharistie aujourd’hui. Cette méditation sera la dernière de la série « Carême-Pâques 2020 » à domicile due au confinement Covid-19. Je vous propose de rejoindre la communauté en union de prière et en méditant ces beaux textes de la liturgie. Depuis la Pentecôte, nous avons recommencé la célébration des messes dominicales à la chapelle.
Dans le plaisir de vous revoir bientôt.
Paddy

1ère Lecture : Deutéronome 8,2-3,14b-16a
Ce passage ravive la mémoire des Hébreux et montre comment Dieu les a fait vivre, en leur donnant sa parole et son pain quand ils souffraient de la faim. Dieu leur donne la manne et les nourrit constamment en corps et en esprit pour continuer la route dans le désert vers la Terre promise. Leur Dieu et notre Dieu, source de vie et toujours fidèle, ne se lâche pas de conduire son peuple avec immense sollicitude. La manne, don de nourriture      « du ciel », annonce l’Eucharistie.
2ème Lecture : 1 Cor 10,16-17
Un texte très court, lourd d’exigences pour la communauté chrétienne. St Paul s’émerveille de ce qui se passe à l’Eucharistie : elle nous met en communion avec la source de tout amour et crée entre nous une relation plus forte que toute autre. La communion au Corps du Christ dans l’Eucharistie nous nourrit et nous amène à participer à la construction de l’Eglise, corps du Christ.
Evangile de Saint Jean : 6,51-58

Méditation

Pendant cette longue période de confinement au cours du printemps, plusieurs d’entre nous avons ressenti un certain manque, de l’ordre spirituel. Certaines personnes ont manqué la possibilité de recevoir la communion, d’autres l’écoute de la Parole ensemble, d’autres encore ont manqué de pouvoir rencontrer leurs amis. Mais il y avait aussi la joyeuse découverte de nouveaux moyens de partager la Parole de Dieu en famille ou en couple, et de se trouver en profonde communion non seulement avec le Seigneur, mais en même temps avec la communauté de foi, malgré la séparation physique. Ici, dans notre communauté de trois maristes, nous avons eu la chance de célébrer l’Eucharistie ensemble tous les jours avec un moment riche de partage après l’évangile. Vous étiez tous dans nos cœurs et notre prière, mais c’était votre présence physique qui nous a manqué ! Est-ce que la prise de conscience de nos désirs et nos besoins spirituels peut trouver écho dans cet évangile ?

Après avoir nourri une « grande foule » Jésus fait un long discours (chap. 6) en se présentant comme le pain de la vie, venu d’auprès de Dieu, capable de combler toute faim humaine. Il a promis la résurrection et la vie éternelle à tous ceux qui viendraient à lui, c’est-à-dire qui croiraient en lui, en sa personne.

Ensuite, au début de ce passage, v.51, Jésus, se présente comme « le pain vivant qui est descendu du ciel » et dit que ce pain est sa « chair », donnée pour la vie du monde. Il dit que celui qui mange ce pain « vivra éternellement », vivra de la vie de Dieu tout au long de la vie humaine et après. 

Jésus se donne entièrement et pour toujours, et nous invite à faire corps avec lui et à former un seul corps avec nos frères et sœurs. Mais lorsqu’il affirme que sa « chair est la vraie nourriture et son sang la vraie boisson », les auditeurs ne comprennent pas.

Notre présence autour de la table eucharistique nous permet de raviver notre foi personnelle en Jésus. Nous faisons mémoire de ce qu’il a fait pour le monde et pour nous en donnant sa vie. La joie d’être ensemble inspire en nous le désir de grandir dans la foi.
C’est d’abord par l’écoute et le partage de la Parole que le désir grandit, le désir d’être nourris et fortifiés par le don incroyable du Christ, un désir de former communauté avec lui et avec nos frères et sœurs, afin que la présence aimante du Christ ressuscité éclaire le monde et la vie des hommes autour de nous.

Voyez comment on ne peut pas séparer le Corps du Christ dans la communion eucharistique du Corps du Christ dans l’assemblée. Présence réelle du Christ dans le Sacrement, présence réelle du Christ ressuscité dans chaque croyant. Pour Maurice Zundel, c’est comme un appel « à être nous-mêmes présence réelle à toute l’Eglise et à tout l’univers, à être des tabernacles de Dieu ». Quand nous mangeons le pain de
l’Eucharistie, ce n’est pas nous qui incorporons cette nourriture comme un élément nourrissant nos corps individuels. C’est le Christ lui-même, ressuscité, qui nous incorpore tous à lui. C’est lui qui fait de nous tous, son Corps, un seul Corps, donné pour la vie du monde.

Méditation : Dimanche 7 Juin 2020

La Sainte Trinité

Qui donc est Dieu ?
Depuis Pâques, nous avons goûté aux fruits de la résurrection de Jésus : sa manière nouvelle d’être présent aux hommes, une paix et une confiance nouvelle, le don de son Esprit, son envoi pour annoncer l’amour de Dieu au monde. Nous entrons
maintenant dans le temps de l’histoire qui nous est confié. Deux fêtes particulières nous sont proposées pour prendre la route : ce dimanche, la fête de la Sainte Trinité.
Je vous invite à entrer dans le mystère, non par la tête mais par le cœur.
Bernard

Beaucoup aujourd’hui sont habités de cette question : puis-je croire en l’existence de Dieu ? Mais qui donc est Dieu ? A cette question, il semble présomptueux d’oser une parole car que pouvons-nous en connaître ? Il faut pourtant nous risquer. Aujourd’hui, l’Eglise a une parole, unique, sur Dieu, qu’elle reçoit de Jésus. Jésus parle de cet « autre » qu’il appelle son Père, jusqu’à l’appeler « Abba » (papa !), qu’il prie souvent dans la solitude et dont il va jusqu’à dire : « le Père et moi, nous sommes un ». Il parle aussi de ce second « autre » qu’il appelle l’Esprit, qui est au plus intime de sa relation à son Père, et qu’il promet à ses disciples. C’est la méditation de ce témoignage de Jésus par les premières
générations chrétiennes qui les a conduits, au bout de trois siècles, à la formulation, avec des mots bien imparfaits pour dire le mystère : « Un seul Dieu en trois personnes ».

Comment comprendre ? Notre raison trébuche. Mais contemplons avec le cœur : invoquer Dieu comme Père, Fils, Esprit, c’est considérer sa vie intime. Cela voudrait
donc dire : en Dieu, existe à la fois la différence et l’unité ; il est, en lui-même, don et accueil, communion en acte, relation vivante en laquelle chacun fait exister
l’autre en se donnant tout entier. Ce que condensera en une formule saisissante saint Jean : « Dieu est Amour ». Car c’est bien d’amour qu’il s’agit, de relation créatrice, de communication de vie. Cet amour serait donc l’être même de Dieu. Voilà le grand mystère dans lequel nous introduit Jésus.

En quoi cela est-il donc décisif pour nous ? Si le Père nous a lancés dans la vie, si le Fils a été homme avec nous, si l’Esprit habite le cœur de chacun, c’est pour étendre jusqu’à nous l’amour partagé et créateur que Dieu est en lui-même. Nous découvrons alors notre destinée : chacun de nous, toute l’humanité est appelée à vivre de ce dynamisme d’amour qui vient de Dieu et qui nous entraîne en lui. Alors nous comprenons ce que doit être notre vie : aimer à la manière de Dieu, comme l’a fait Jésus. Cela a des incidences très concrètes : construire nos relations avec les autres sur le don de soi, non pour les posséder mais pour les enrichir et les faire grandir en liberté ; accepter nos différences comme une richesse divine, ainsi que Dieu l’a créée, dans l’infini respect et l’accueil de l’autre, dans ce qui justement le distingue de moi : sa personnalité, son point de vue, sa culture, sa religion ; travailler comme un tâcheron à la justice, à la paix, à la réconciliation ; instaurer un dynamisme de communion dans le partage des biens, des dons reçus, des compétences… une exigence sociale dont les chrétiens sont souvent peu conscients.

Voilà la grande espérance : l’histoire des hommes devient une histoire divine, incorporée
dans l’amour qui est en Dieu. Le défi : c’est à vivre aujourd’hui.

CONTEMPLER

Notre temps veut que l’homme soit au centre. L’homme a poussé son Créateur à l’arrière-plan.
Dans ce chef-d’œuvre, l’homme se trouve aussi au centre. Mais quel homme !
Pas l’homme autonome, conscient et fier de ses propres valeurs. Non, l’être humain dans toute sa faiblesse et sa misère.
Ici aussi, Dieu semble être mis en marge… mais ce serait une fausse interprétation de ce que l’artiste a voulu exprimer.
L’homme se trouve bel et bien au centre : l’homme faible, accueilli par le Dieu miséricordieux. Il est entouré, de tous côtés, par le ‘Dieu-mis-en-marge’.
Plein d’amour, le Père se penche sur l’homme. Il le serre, il le porte, il prend soin de lui, il l’embrasse.
Jésus, le Fils de Dieu, se penche sur lui, descend plus profond que l’homme, tombé le plus bas.
Il prend les pieds de l’homme, les couvre de baisers, les lave : “Je ne suis pas venu pour me faire servir mais pour servir.”
L’Esprit Saint, sous forme d’une colombe et en même temps comme une flamme, vient d’en haut et descend sur l’homme.
Il veut l’inonder de son amour et habiter en lui. Pour Dieu, en effet, l’homme est central. Dieu, dans le feu de l’Esprit, L’Amour en abondance.

Méditation : Dimanche 31 Mai 2020

O Seigneur, envoie ton Esprit

Chers Amis,

Au terme de ces semaines pascales, alors que nous sommes encore en partie « confinés » et où nous avons été invités à renaître et à nous renouveler intérieurement, à nous préparer à accueillir « le monde d’après », à lire les signes des temps, nous voilà invités à résister aux tentations de tourner la page, de recommencer à vivre comme avant, de rattraper le temps perdu, de profiter au mieux de l’instant présent parce qu’on ne sait jamais et que demain est incertain, la fête de la Pentecôte nous fait le récit étonnant d’une sortie et d’un envoi.

Sortie de la chambre haute où les apôtres restaient cloîtrés et sous l’emprise de la peur. Et envoi sur les places et sur les routes pour annoncer le message du Dieu de la vie qui nous invite à partager la sienne. Message universel : il s’agit de vivre. Mais chacun le reçoit dans sa langue, sa culture, sa singularité. Message confié à des serviteurs devenus amis et qui ont reçu des dons divers « en vue du bien ». Message de miséricorde et de sollicitude à annoncer jusqu’aux limites de la terre.

De nombreux commentateurs de la crise nous invitent à une Pâque, un passage, une traversée, une ouverture à l’avenir.
Nos modes de vie, nos valeurs, les mécanismes de l’économie sont bousculés et à réformer ou changer. Et l’Église est invitée elle aussi au courage, à de nouveaux rendez-vous. L’Esprit, ce souffle divin qui a fait de nous des
vivants, nous recrée et nous entraîne ailleurs, plus loin, plus haut, plus profondément.

Vivre sous la conduite de l’Esprit c’est consentir au passage de Babel, tous pareils, à la Pentecôte, où nous devenons tous frères. Pour vous unir à notre célébration, je vous propose une méditation et, en contrepoint, un poème sur Babel : Tous pareils, l’anti-Pentecôte.

Je vous invite ensuite à écrire votre poème de Pentecôte : Tous frères, habités par l’Esprit et unis dans la différence.

Bonne fête de Pentecôte !
Olivier.

 

Méditation
Seigneur, achève en nous la Pâque pour passer de la peur à l’audace, de la claustration peureuse à la proclamation sur la place publique, de l’incapacité à dire à la transmission d’une Parole de vie, de la mort à la vie !
Voilà ce que les apôtres et les compagnons fidèles ont vécu le jour de la Pentecôte.
Ce fut comme un embrasement du cœur, une illumination de l’esprit, une force pour se lever et sortir au grand jour, une expérience intérieure si forte qu’elle donne vie à la Parole, une parole pour tous, une parole habitée que chacun peut entendre dans sa langue et sa diversité.
L’Église naît, quand, sous l’ardeur de l’Esprit qui les embrase, les apôtres avec Marie, ouvrent les portes closes qui les retenaient dans la crainte. Et qu’ils osent sortir et  proclamer la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité qui est venu accomplir les promesses de Dieu. Et poussée par l’Esprit, l’Église naît et trouve les ressources et les procédures pour se développer, s’inventer, répondre à ses besoins, gérer ses crises.

Parfois, voire souvent, nous nous lamentons de l’état de l’Église et le découragement, le pessimisme, la colère même nous font perdre toute énergie, l’envie de continuer la route, douter de la pertinence du message évangélique. Et nous nous établissons dans l’acédie, le bof, l’à quoi bon, le tous pourris, pourquoi se donner tant de mal, c’est fini,
c’est foutu… jusqu’à quitter les communautés sur la pointe des pieds.

Nous nous lamentons de voir le nombre des prêtres, des religieux et religieuses se réduire d’année en année, et que les anciens qui nous ont accompagnés dans le renouveau conciliaire de Vatican II sont relayés par des plus jeunes qui ont du mal à intégrer le projet ecclésial du Concile et sont à la recherche de repères identitaires dans un passé dépassé.

Faut-il se lamenter, ajouter nos larmes à celles des pleureuses et nos incantations à celles des prophètes de malheur ? Ou bien – permettez-moi cette audace – plutôt y voir l’Esprit à l’œuvre, lui qui nous conduit ailleurs comme c’est son habitude. Pourtant nous ne devrions pas en être surpris, c’est sa manière, lui qui est comparé au vent qui souffle où il veut, lui dont nous ne savons ni d’où il vient ni où il va.

Oui, si c’était l’Esprit qui nous conduisait ailleurs, plus loin, vers des terres inconnues où Dieu nous attend.
Oui, si c’était l’Esprit qui
nous rappelait que l’Église est un corps vivant et non un musée d’antiquités, qu’elle a toujours à se renouveler en puisant à la source évangélique, en interprétant les Écritures et se laissant interpeller par les signes des temps, par les nouveaux défis et les questions de hommes de notre temps.
Si c’était l’Esprit qui nous rappelait que nous
sommes tous par notre baptême, prêtres, prophètes et rois. Et qu’à ce titre nous sommes l’Église.

Sa vie dépend aujourd’hui de la manière dont chacun et chacune de nous incarne l’Évangile dans son quotidien et dans la société où il vit. Et si la diminution du nombre des prêtres était à considérer comme une invitation, un appel à redonner pleinement son nom au sacerdoce des fidèles, à réinventer les ministères, à abandonner toutes les formes de cléricalisme qui ont fait tant de tort à l’Église. La Pentecôte nous rappelle aussi que l’Église naît au grand air, qu’elle commence quand elle sort sur les places et ne reste pas enfermée dans des lieux sécurisés. L’Église commence quand elle se met en route, devient pèlerine, va à la rencontre des autres, de ceux qui sont loin, de ceux et celles qui ne parlent pas sa langue mais qui
ont faim et soif de vivre et de vivre la vie en plénitude promise par Jésus.
L’Église
commence quand elle se laisse habiter par l’Esprit de Dieu manifesté en Jésus-Christ et qu’elle devient capable de parler aux hommes et femmes d’aujourd’hui dans une langue vivante qui les rejoint et leur donne le goût de la vie.
L’Église commence
quand elle va chez les autres à la manière de Jésus pour relever les blessés de la vie, accueillir l’étranger, les naufragés, visiter les malades, réconforter les affligés, partager son pain avec les affamés, éclairer les intelligences et réchauffer les cœurs meurtris.

Mes amis, c’est l’heure, Dieu nous donne rendez-vous aujourd’hui, à notre tour sortons sur les places, osons l’annonce d’une Bonne Nouvelle.
Une Bonne Nouvelle qui donne le goût de l’avenir et qui invite à l’espérance et à reprendre la route.
Laissons-nous,
comme Marie la première en chemin, habiter par l’Esprit et proclamer : « Le Seigneura fait pour nous des merveilles ».

BABEL

Ils étaient des milliers
Pour construire la tour. 
Empire State Building,
La plus haute, la plus grande, la plus belle.
Ils étaient des milliers,
Venus de toutes parts.
Elle défiait le ciel.
Enfin ils verraient Dieu.
Ils perceraient le mystère.
Ils étaient fiers et forts,
Confiants dans leurs technologies.
Tout était prévu, 
Calculé au plus juste.
Ils avaient saigné des peuples pour drainer des capitaux,
Imposant de lourds fardeaux aux plus démunis.
Ils avaient exigé les matériaux les plus nobles,
Apportés des extrémités de la terre.
Ils étaient des milliers,
Travailleurs anonymes.
On ne les distinguait pas.
Homme ou femme,
Ils avaient le même uniforme 
Unisex.
La tour s’élevait.
Ils avaient tous les pouvoirs.
Ils vaincraient la mort.
Ils maîtriseraient le monde.
Ils étaient les plus forts, les meilleurs.
Ils possédaient la terre.
Ils avaient tous les pouvoirs.
Mais à mesure qu’ils élevaient, un souci les rongeait.
Ils avaient oubliés de décider qui serait le maître de la tour.
Et vint la mésentente.
Ils ne se comprenaient plus.
Il y eut des morts.
La peur les saisit.
Le chantier n’avançait plus,
des murs s’effondrèrent.
Panique,
Cris,
Course éperdue.
Ils étaient muets de stupeur.
Ils n’étaient plus des hommes.

Olivier , 15/02/2001

Méditation : Jeudi 21 Mai 2020

L’Ascension du Seigneur

L’espérance au cœur

Chers amis,
Bienvenue en cette fête où nous unissons à nouveau nos pensées et nos prières. Nous fêtons ce jeudi l’Ascension du Seigneur. On sera peut-être surpris de lire deux récits différents de l’événement. Loin d’être des reportages, ces récits tentent en réalité, à travers des images et quelques paroles, de rendre compte du sens qu’a pris pour les disciples la disparition à leurs yeux, désormais définitive, de Jésus ressuscité. Cela nous rejoint aujourd’hui. Bon dimanche !

Bernard 

Proposition
– Allumer une bougie, se recueillir quelques minutes : Dieu est là.
– Lire l’extraordinaire prière de Paul dans la 2ème lecture du jour (Eph 1,17-20)… la faire nôtre… puis les deux récits de l’Ascension de Jésus : selon Luc (1ère lecture : Actes
1,1-11) et selon Matthieu (Evangile : 28,16-20).
– A partir de la méditation, seul ou en partage : qu’est-ce que cette fête, avec les lectures proposées, fait bouger en moi ?
– Prier pour demander l’espérance pour nous, pour les hommes de notre temps.

Méditation
Depuis 40 jours, la foi des disciples est mise à rude épreuve. Le désarroi d’abord, à la mort de Jésus leur maître et ami, et l’effondrement de l’espérance qu’ils avaient mise en lui. Puis, le rencontrant ressuscité – c’était bien lui, mais tellement autre pourtant -, une amitié retrouvée, si intense, et une telle joie ! Or maintenant Jésus les quitte, pour de bon. Que se passe-t-il donc ? Qu’en comprennent-ils ? Cela doit avoir de l’importance pour nous aujourd’hui.
Loin d’être la fin d’une histoire, la « montée de Jésus au ciel » dit en réalité, ils le pressentent, un accomplissement et un avenir. Jésus est entré dans cet autre côté invisible du monde, celui de son Père. Il en est venu, il y retourne. Tout ce qu’il a dit et fait dans sa vie humaine, que l’on trouve dans les évangiles, est donc confirmé par  son Père : c’était œuvre divine. Jésus vit maintenant de la vie de Dieu, le voici Christ et Seigneur. Plus : le ciel est donc ouvert puisqu’il y est entré. Les disciples se trouvent comme happés par la destinée de leur maître. Ils font corps avec lui : donc, là où la tête est passée, le corps passera. Ils voient ainsi l’avenir prodigieux qui leur est offert : la vie des hommes promise au ciel, la vie de Dieu offerte à tous. Révélation bouleversante ! Il nous faut puiser, dans la contemplation du mystère, l’espérance de l’avenir offert désormais à chacun de nous, à ce monde : entrer nous aussi avec le Christ Jésus en résurrection.

Retour sur terre : les disciples éprouvent une présence de Jésus toute nouvelle, invisible
mais toute intérieure, si intense. Leur cœur est plein de lui. On comprend leur joie. C’est comme un souffle qu’ils ignoraient, une respiration qui les emplit de vie. Jésus l’avait promis… son esprit ! Il va leur falloir s’accoutumer, se laisser habiter. Présence si délicate de ce temps d’avant la
Pentecôte, si forte bientôt quand elle les emportera. « Il est bon pour vous que je parte », disait-il. Oui, les voici debout, confiants, capables de marcher tout seuls, parce qu’habités…

Alors ils se découvrent responsables. « Vous serez mes témoins », leur disait-il. Témoins de l’amour qui accueille, pardonne, sauve, relève, comme il ont vu faire leur maître sur les routes de Galilée. C’est par eux désormais qu’il poursuivra son œuvre. Et puis : « Faites des disciples, baptisez-les ». Bien plus que le rite du baptême, cela veut dire : « Allez à la rencontre de tous les hommes que Dieu aime. Faites-leur découvrir l’océan
de vie, de liberté, d’amour de mon Père… puissent-ils s’y plonger pour leur joie ! » Oui, le Christ nous envoie pour être sa présence continuée dans le monde, son corps désormais, agissant en son nom parmi les hommes, prononçant les paroles qui délivrent, accomplissant les gestes qui sauvent…
Nous voici donc, avec la fête de ce jour, convoqués à entrer en grande espérance pour ce monde et à mieux prendre conscience de la responsabilité que Jésus nous confie : continuer l’œuvre qu’il a commencée. Nous nous sentons bien pauvres ?
Qu’importe, nous avons la promesse du Ressuscité : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

Petite parabole en guise d’envoi

Quand le Christ ressuscité est en train de monter au ciel,
il baisse les yeux vers la terre et la voit plongée dans
l’obscurité, sauf quelques petites lumières sur la ville de
Jérusalem. En pleine ascension, il croise l’ange Gabriel
qui lui demande : « Que sont ces petites lumières ? » 
« Ce sont les apôtres groupés autour de ma mère ; et
mon plan, à peine rentré au ciel, est de leur envoyer
l’Esprit Saint pour que ces petits feux devienne un grand
brasier qui enflamme d’amour la terre entière ». L’ange
ose ajouter : « Et que ferez-vous si ce plan ne réussit
pas ? » Après un instant de silence, le Seigneur réplique :
« Je n’ai pas d’autre plan. »

Méditation : Dimanche 17 Mai 2020

« Pour rendre compte de l’espérance qui est en nous » 1ère Pierre 3,16
A la Une de Var matin, lundi 11 mai : « Enfin libres ? » Sur la photo, deux jeunes adultes sautant de joie sur une plage.
Enfin libres… pour rattraper le temps perdu ? Ou bien pour commencer à vivre avec plus d’intensité à la manière de Jésus qui nous donne son Esprit pour que nous aimions nos frères et sœurs ? En donnant notre vie. Je vous propose quelques réflexions sur l’écoute de la Parole, trouvées dans un excellent livre de Sr Anne Lécu, dominicaine, théologienne et médecin en milieu carcéral : « Ceci est mon corps » Le Cerf 2018. Je vous le recommande. Il vous aidera à vivre l’Eucharistie.
Viendront ensuite un écho aux deux lectures. Puis une invitation à se demander ce qu’aimer veut dire. Enfin une proposition pour méditer l’Evangile.

Olivier

Entendre la Parole
« La Parole se donne à entendre. Elle rejoint chacun, là où il est, au cœur des questions qu’il porte. Et la Parole fait résonner ces
questions dans toute leur force : qu’est-ce qui dans ma vie est vivant ? Est-ce que c’est bien vrai que Dieu l’irrigue ? Est-ce que
c’est vrai pour aujourd’hui, pour nous ? Ce n’est pas facile d’écouter à fond. D’écouter pour entendre. C’est pour cela que le
pardon des péchés vient avant : afin de dégager la place pour la Parole. Qu’elle soit audible. Que nos oreilles soient nettoyées. Ce n’est pas facile et pourtant c’est donné. Un jour on entend. Peut-être une seule fois dans sa vie. Mais cela suffit pour croire et comprendre que oui, c’est vrai. » (Ceci est mon corps, p 41)

1ère lecture : la Bonne Nouvelle se répand au-delà des frontières. Les Samaritains étaient considérés comme des hérétiques, infidèles à la tradition du Judaïsme. Or voilà qu’ils accueillent avec joie le message du Christ ressuscité. Et, au-delà des frontières, c’est l’Esprit qui unit les croyants dans leur diversité. L’épreuve et la dispersion deviennent chemins de la mission. Aujourd’hui, allons aux périphéries comme ne cesse de nous rappeler le Pape François.

2ème lecture : rendre compte de l’espérance qui est en nous. Me demander en quoi j’espère et ce que je ferais s’il fallait y être prêt aujourd’hui. Mettre des mots sur cette espérance.

Evangile : Aimer Jésus
Prenons le temps de donner corps à l’invitation d’aimer, de réfléchir à ce qu’aimer veut dire. Nous n’avons qu’un mot pour
désigner des réalités bien différentes. D’autres langues en ont plusieurs. Aimer Jésus, c’est aimer à sa manière. Voir ce qu’il fait, comment il entre en relation avec les personnes, quelles sont celles auxquelles, il est particulièrement attentif. Jésus met en œuvre les commandements. On ne peut les garder sans le service, l’amour désintéressé, gratuit du frère. Il suffit d’aimer. L’esprit qui nous habite est présence de Dieu au plus intime de nous-mêmes. Entrer dans la communion d’amour, celle du Fils avec le Père, celle des amis en Jésus, celle de Jésus en nous.
Méditer  l’ Evangile

 Goûter les mots, les paroles qui me touchent.

 Faire silence en moi-même pour les accueillir.

 Ecrire les deux ou trois mots ou paroles que j’aimerai garder
dans mon esprit et mon cœur.

 Les redire comme si je récitais un Mantra ou la prière du cœur.

 Rester dans la paix. Puis écrire une prière à partir des mots
retenus.

Méditation : Dimanche 10 Mai 2020

Quel bonheur pendant le temps de confinement de se savoir reliés les uns aux autres ! Frères et sœurs, nous voilà, encore une fois, séparés par la distance mais réunis dans le Christ ressuscité. Il nous est donné aujourd’hui dans la liturgie de nous arrêter et d’entendre ces mots de Jésus comme si c’était la première fois et de nous laisser animer par lui qui est « le chemin, la vérité et la vie ».
Voici quelques pistes pour aider à votre réflexion.
Paddy

Première lecture : Actes 6, 1-7 La jeune Eglise commence à s’organiser en désignant des personnes pour se mettre au service des pauvres et à résoudre les tensions. Les petites communautés marquées par la prière, le service de la Parole et des frères, vivent avec une grande confiance dans la puissance et la fécondité de la Parole.

Deuxième lecture : 1 Pierre 2, 4-9 Bien-aimés du Père comme le Christ nous aussi, nous sommes des pierres vivantes, consacrés par le baptême et rendus capables de construire le monde de Dieu.

Evangile : Jean 14, 1-12 « Croyez en moi, qui m’a vu a vu le Père ; je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »

Méditation:

Les disciples savent que Jésus va les quitter : « Mes amis, c’est pour peu de temps que je reste encore avec vous, et où je vais vous ne pouvez pas me suivre tout de suite, mais vous me suivrez plus tard ». Il est sur le point de départ d’un voyage mystérieux qui conduit « à la maison du Père ». Dans cet échange entre Jésus et ses amis, on peut ressentir leur inquiétude, leur désarroi. Certains d’entre eux ont des doutes, d’autres sont déçus comme ceux qui espéraient qu’il allait délivrer le peuple du joug romain. Mais non, il n’est pas comme ça, il propose une toute nouvelle manière de vivre, en relation intime avec Dieu et avec le monde. C’est pourquoi Jésus veut les rassurer : « Ne soyez donc pas bouleversés, croyez en Dieu et croyez en moi, Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».

Il part, mais il préparera une place pour ses amis dans la maison de son Père et il les emmènera auprès de lui. Ils doivent savoir le chemin à suivre, parce qu’il est luimême l’unique chemin, lui, leur ami de tous les jours. Pas question ici d’une distance à franchir. Ils le connaissent, ils sont ainsi capables de connaitre le Père. Pourtant, est-ce qu’ils connaissent Jésus ? Est-ce que je connais Jésus, vraiment ? La foi, une foi vivante qui cherche chaque jour à se renouveler et se nourrir, qui rend toujours possible cette connaissance. « Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en moi » : c’est la Parole vivante, envoyée par le Père, qui parle et agit ici. Parole sortie du Père pour rejoindre l’humanité et qui crée le lien entre nous et Dieu notre Père, nous qui écoutons et qui désirons vraiment croire. 

Faire « les œuvres du Père » dont parle l’évangile, c’est passer par ce chemin de Jésus, se laisser prendre par le même désir amoureux qui sort du cœur du Père, qui s’est manifesté en Galilée et en Jérusalem, et qui prend chair aujourd’hui au milieu de toutes nos divisions et toutes les fragilités humaines. C’est le chemin qui nous conduit les uns vers les autres. A côté de nos frères et sœurs, et en cheminant avec eux, laissons-nous prendre par l’Esprit et reconnaître la pertinence des mots de Jésus : « Celui qui croit en moi, accomplira les mêmes œuvres que moi ».

Prière

Il est bon de croire en toi, Jésus Ressuscité. Tu es le chemin qui conduit au Père, la Vérité qui nous rend libres, la Vie qui fait de nous des vivants. Il est bon de croire en toi et de bénir le Père qui fait de nous un peuple qui lui appartient, un peuple fragile mais infiniment aimé et sauvé par ta mort et résurrection. Il est bon de croire en toi, Jésus Ressuscité, et de dire ensemble la prière que tu nous as donnée : Notre Père…

INUTILE

(Réflexion à propos du confinement.)

Texte du Père Olivier Laurent intitulé Inutile, mis en voix par Christophe Parel et en vidéo par Bénédicte Parel. 

Méditation : Dimanche 3 Mai 2020

Durant ces sept semaines entre Pâques et Pentecôte, l’Eglise nous invite à revivifier notre foi au Christ vivant, à reconnaître plus intimement sa présence indicible dans nos vies et ce qu’elle produit en nous.
Nous n’avons pas fait l’expérience des premiers témoins, bien sûr. Mais pour être vivante et sans cesse en naissance, notre foi doit se retremper dans l’expérience qu’en ont faite les disciples. Et tenter d’éprouver de l’intérieur ce qui les a conduits à reconnaître le Ressuscité présent avec eux, entre eux, et sa puissance de vie. C’est ce que tentent de nous livrer les lectures égrenées au fil des dimanches.

Aujourd’hui, c’est avec « le bon pasteur ». Laissons-nous entraîner.

Bon dimanche ! Bernard Thomasset

Proposition

– Allumer une bougie, se recueillir quelques minutes : Dieu est là. – Lire les lectures du jour : Discours de Pierre (Actes 2,14a.36-41) – 1ère lettre de Pierre (2,20b-25) – Evangile de Jean (10,1-10). – Se demander : qu’est-ce qui me touche dans ces lectures ? – Puis lire la méditation et poursuivre, seul ou en partage : qu’est-ce que Dieu me dit ? – Rendre grâce, puis dire la prière du psaume ci-dessous et le Notre Père.

Prière de confiance : le psaume 22

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours

Méditation

Lorsque les disciples de Jésus, après sa résurrection, parlaient de leurs rencontres bouleversantes avec lui, les mots leur manquaient. Aujourd’hui, c’est l’image du « bon pasteur » qu’ils nous livrent : « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir… il marche à leur tête et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. » Qu’en dirions-nous nous-mêmes ?

Pour les Juifs qu’ils étaient, l’image annoncée par les prophètes du berger envoyé par Dieu pour prendre la tête d’une nouvelle libération prenait tout son sens : Jésus était bien ce bon pasteur. Ils se rappelaient : il avait manifesté aux foules et aux hommes perdus une telle sollicitude, il n’avait eu de cesse de les remettre debout, de les appeler chacun à la liberté et à la justice, de les réunir en frères, et il avait donné sa vie pour cela. Et maintenant ils le reconnaissent mystérieusement présent au milieu d’eux. Ils s’entendent appeler chacun par son nom : Marie, Thomas, Pierre… et il inonde leur cœur d’une paix immense. Ils réalisent à quel point ils sont aimés à travers lui du Père lui-même, enfants bien-aimés. Jésus ressuscité continue sa mission de berger et les entraîne dans l’amour du Père. Ne pouvons-nous reconnaître en Jésus notre berger aujourd’hui ? Dans sa présence à chacun de nous… dans la relation intime avec lui qu’il rend possible… dans le soin qu’il apporte à notre vie… dans sa vie encore donnée pour nous… dans l’appel à le suivre sur le chemin de la liberté et de l’amour… dans l’Eglise, dans notre communauté même, qu’il rassemble encore aujourd’hui… ?

Or voici qu’il nous appelle à sortir avec lui. Où cela ? Au monde bien sûr. Les apôtres ont compris que cette vie libérée et fraternelle qu’ils découvraient en sa présence n’était pas réservée à un petit troupeau, mais qu’elle était destinée à tous les hommes. Non, l’Eglise n’est pas faite pour être confinée. Le Christ nous appelle à partager son unique désir et son engagement : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, la vie en abondance ». Désormais, comme le dit un beau texte médiéval, c’est par nos yeux que le Christ voit la souffrance des hommes, par nos mains qu’il leur vient en aide, par nos pieds que le Christ rejoint les hommes dans leurs espérances et leur angoisses, par nos cœurs qu’il aime le monde présent, par nous seuls donc que l’évangile peut les rejoindre. Où les rencontrons-nous ces hommes et ces femmes, ces jeunes que Dieu aime tant et à qui il manque ?

Oui, elle naît de là comme aux premiers temps, l’Eglise d’aujourd’hui, notre petite communauté ici ; elle naît de cette expérience intime de la rencontre du Christ comme notre berger, nourris de sa Parole et son Pain, et du partage que nous en faisons. Elle naît aussi de notre engagement en plein monde aux côtés de tant d’hommes en solitude, en souffrance ou en révolte, appelée – c’est sa seule raison d’être – à partager la bonne nouvelle de la Résurrection. Puissions-nous retrouver, dans nos vies personnelles comme dans notre communauté toujours en devenir, la grâce des commencements ! 

Méditation : L'homme au Grand Coeur

 

Le 28 avril, l’Eglise fête l’un de ses apôtres des temps modernes : Pierre Chanel, mort martyr en 1841 dans la petite île de Futuna, en plein océan Pacifique. Il est le saint patron de l’Océanie. Pour nous, maristes, religieux, laïcs, sa figure de foi est un trésor. Elle nous inspire et nous encourage pour vivre notre part de la mission aujourd’hui. Je suis donc heureux de vous inviter à le fêter en ce temps de Pâques où le Christ ressuscité nous redit qu’il compte sur nous. Et bien sûr en y associant notre frère Bernard pour qui cette manière de vivre la mission était si nécessaire.

Je vous propose simplement de nous laisser toucher, en entrant dans une lecture paisible, attentive du parcours de la vie de Pierre Chanel.
Lisons-le, relisons-le une deuxième ou une troisième fois, en le « ruminant ». Essayons de ressentir ce qu’il a pu éprouver durant ses années de mission. Et demandons-nous ce qui nous rejoint dans notre vie, et à quoi nous sommes appelés.
La question : comment révéler l’amour de Dieu dans notre monde qui semble si loin de le connaître ? 

1831. Pierre Chanel, 28 ans, prêtre depuis 4 ans, vient de rejoindre les Maristes. C’est ainsi qu’on appelle les membres de cette petite communauté naissante. Avec eux, il croit que Marie, la mère de Jésus, les appelle à renouveler l’Eglise en vivant « à sa manière ». L’évêque l’a nommé au collège de Belley. Il est au milieu des jeunes, professeur de 6°, directeur spirituel, puis adjoint du supérieur, le père Colin. Les temps sont troublés, les jeunes en grande effervescence. Il sera aimé d’eux comme des professeurs pour sa gaîté, sa douceur, sa bonté. Cinq ans durant.

1836. Les Maristes, enfin reconnus par le pape, se voient confier l’évangélisation de l’Océanie. Depuis longtemps, Pierre rêvait d’une telle mission. Il se porte volontaire et part avec la première équipe. Débarqué à Futuna avec le frère Marie-Nizier, il est bien accueilli par le roi. Mais les conditions de vie sont rudes : la nourriture, le climat, les insectes, la solitude… Il vit au milieu des habitants, apprend leur langue, visite les gens, soigne les malades et les blessés, participe aux fêtes. Il prie tôt le matin en discrétion, dit l’office et célèbre la messe avec le frère. Peu à peu sa bonté est remarquée dans ses visites et ses rencontres. Les habitants de l’île l’appellent « l’homme au grand cœur ».

Pierre a très vite parlé la langue de tous les jours. Mais ce qui lui est difficile et à quoi il attache tout son soin, c’est de trouver les mots pour dire Dieu, la foi, la résurrection, l’amour… Il fait des traductions, écrit des prières, fait des rudiments de catéchisme. Il baptise quelques enfants mourants, quelques vieillards, mais avec la peur que s’il y a décès, on lui attribue la mort du baptisé. Quelques jeunes dont le fils du roi commencent à s’intéresser à ce qu’il leur propose.
Pierre tente aussi de lutter contre les superstitions et l’anthropophagie. Et il fait tout pour empêcher les tueries entre les deux tribus rivales : en 18 mois, il permet aux deux royaumes de faire la paix. Mais il est incompris et il dérange. Le roi, puis les chefs, trouvent qu’il prend de plus en plus de place dans l’île. Un jour il trouve sa case déménagée, un autre on ne lui apporte plus la nourriture, il cultive mais on le vole. Il se rend compte qu’il gêne. Il se demande si son œuvre n’est pas vouée à l’échec, pense qu’il a peut-être trop rêvé, que les « naturels » n’attendaient pas la bonne nouvelle. Il offre son isolement, ses souffrances physiques et morales, et sa vie même si cela est nécessaire, pour la conversion des habitants de l’île.

1841. Le roi décide d’en finir avec cette religion qui se met en travers de son pouvoir. Pierre tombe au cours d’une attaque dirigée contre lui. Ses derniers mots : « Malie fuai », c’est bien tout de même. Il a 38 ans. Trois ans plus tard, le roi puis tous les habitants de l’île demandent le baptême, y compris ses assassins qui demandent pardon.
Un mot de sa relation à Marie : vitale. Marie est avant tout pour lui une présence. S’il la prie dans les formes communes de l’Eglise, surtout il converse avec elle, lui confie ses difficultés, ses besoins, sûr qu’elle l’assistera auprès de son Fils. Et il lui demande conseil, car il s’agit d’ « être comme elle ».
Sa devise : « Aimer Marie et la faire aimer ». Le ressort de sa vie réside là.


Père Bernard Thomasset.

« Saint Pierre Chanel, mariste, tu as voulu aimer et suivre Jésus avec Marie et comme elle.

Conduit par l’Esprit Saint, tu as quitté ton pays, pour annoncer aux peuples d’Océanie Jésus, le Sauveur du monde.

Tu as rejoint les habitants de Futuna, apprenant leur langue, les soignant, priant pour eux, cherchant à bâtir la paix. Toi, « l’homme au grand cœur », tu as été le témoin de l’Amour de Dieu jusqu’au don de ta vie.

Accorde-nous de vivre notre métier d’homme, nos engagements, notre vie de famille, de communauté avec la même générosité que toi.

Que ton exemple suscite au milieu de nous de nombreux ouvriers de l’Evangile inspirés par Marie pour que l’Amour de Dieu rejoigne tous les hommes. »

Méditation : Dimanche 26 avril 2020 - Les compagnons d'Emmaus

Jésus, notre compagnon de route. Evangile d’Emmaüs, Lc 24,13-35
Nous laisser rejoindre par le compagnon d’Emmaüs. Il nous écoute et libère en nous la parole. Il accueille nos peurs, nos découragements, nos incertitudes, nos illusions perdues et nos rêves envolés. Il éclaire le sens de nos vies à la lumière des Ecritures. Il vient réchauffer nos cœurs endoloris. Il fait le chemin avec nous, marchant à notre rythme. Il réveille en nous l’espérance et nous libère de nos aveuglements. Il s’assied à notre table et nous partage le pain, au soir d’une journée sans soleil. Et nos yeux s’ouvrent. Nous le reconnaissons. Sa présence nous redonne vie et joie. Les forces nous reviennent pour reprendre la route vers la Ville et y devenir témoins. Il est Vivant.

Quelques points pour aider, si besoin.

Appliquer nos sens : Ignace recommande de ne pas se transformer en théologien et d’éviter de formuler des grandes pensées mais de « sentir et goûter » de « voir et d’entendre ». Le Père J.C Colin, notre fondateur, disait : « Quand un novice a goûté Dieu, il y reviendra toujours ».

Jésus le compagnon : le compagnon, c’est celui qui fait route avec nous et celui qui partage notre pain. Les signes de reconnaissance de ce compagnon visible et invisible: La Parole et le pain. Nouvelle présence : en tous lieux et tous temps.

Vivre les yeux ouverts : consentir au réel et discerner les signes des temps. Abandonner les illusions et les fausses sécurités du passé.
Reprendre la route : pour annoncer aux frères l’inouï, la brûlure du cœur et oser l’avenir.

Une intention de prière : nos frères musulmans qui ont commencé le Ramadan.

Extrait d’un entretien avec Wadji Mouawad, artiste libanais, chrétien, animateur du Théâtre de la Colline à Paris.
Il met en ligne chaque jour un « Journal du confinement » :
« Je crois en Dieu. Je ne suis pas dogmatique. Je crois que Dieu a surtout envie que je me préoccupe de ma vie et non de lui. Cela relève d’une très grande confiance. Ce qui m’est le plus cher, c’est de vivre cette vie, avec les valeurs qui me semblent les plus grandes : le don, la générosité, l’amour, la capacité de se dépasser et de se détacher en même temps. Et de conjuguer cette vie avec un verbe que l’on aime. Pour moi, ce verbe est ‘créer’… Le chemin le plus long que nous puissions faire est, je crois, celui du regard intérieur. » 

Entrer en méditation

S’installer : plutôt sur une chaise que sur le canapé… Pour tenir au moins 30 minutes dans le silence, et le partage si d’autres personnes sont à nos côtés. Se munir d’une écritoire et de papier blanc.

Disposer sur une table : la Bible ouverte (Evangile de Luc, 24,13-35).Un luminaire, une fleur, une icône ou la représentation d’Arcabas sur le repas d’Emmaüs).

Commencer par une salutation : « Me voici Seigneur, que ton Esprit Saint éclaire mon cœur, mon esprit, mon intelligence. Fais que je retrouve la joie et l’élan des témoins de la Vie Nouvelle. »

Lire l’Evangile d’Emmaüs : lentement et me représenter la scène. Voir et entendre Jésus, les deux disciples, le chemin, le repas.

Puis faire silence : 2 ou 3 minutes.

Et relire le texte.

Ensuite, noter ou dire (si vous êtes plusieurs) une parole, un mot du texte qui vous touche particulièrement. Les accueillir en silence.

Puis écrire ou dire pourquoi cette parole, ce mot me touchent, ce qu’elles font résonner en moi. Et l’accueillir comme une parole que le Seigneur m’adresse personnellement.

Après un nouveau temps d’intériorisation, dire ou écrire avec les mots du texte et ce qu’ils ont suscité en moi, une prière et la prononcer à voix haute. Laisser cette prière jaillir de mon cœur.

Dire le Notre Père.

Chanter si je peux : « Jésus qui m’a brûlé le cœur au carrefour des Ecritures… » d’Akepsimas 

Merci, Seigneur.

Le diocèse de Fréjus – Toulon  propose un parcours digital pour traverser au quotidien la crise de Covid-19 dans la Paix.
Vous y trouverez chaque jour une nouvelle vidéo inspirante.

Méditation : Dimanche 19 avril 2020 - La paix soit avec vous !

Shalom à tous/toutes nos amis !
La joie de la résurrection du Christ nous rassemble en ce 2ème  dimanche de Pâques autour de la Parole, et notre communauté mariste vous rejoint en communion de cœur. Je vous propose quelques pistes pour aider à la réflexion sur la Parole et, ensuite, une brève méditation. 

Première lecture : Actes 2, 42-47
Pour vivre dans la fidélité au Christ ressuscité, les premiers chrétiens restaient assidus à la prière commune et à la charité fraternelle.

Deuxième lecture : 1 Pierre 1, 3-9
Message d’encouragement à tenir bon dans la foi puisque la résurrection du Christ nous fait renaître et nous remplit d’espérance.

Evangile : Jean 20, 19-31
En présence du Ressuscité : la paix, réconciliation, soulagement, confiance, envoi en mission

Méditation
La scène : la communauté des disciples enfermée (confinée !) dans une maison « par crainte des Juifs », profondément secoués par les événements de la semaine précédente et l’incertitude à l’égard de leur avenir, peut-être honteux aussi de leur peur et de leur infidélité pendant la Passion.
Cependant, ils étaient là, rassemblés en ce premier jour de la semaine, en mémoire du repas inoubliable avec Jésus, et malgré leur doute et leur peur, ils voulaient se rencontrer, rester en communion et garder les liens fraternels.
Et, soudain, le Christ est là au milieu d’eux.
La scène se répète deux fois. Extérieurement rien de prodigieux, mais intérieurement tout change.
Jésus s’adresse à ses amis : « Shalom, la paix soit avec vous ! », et il leur montre les marques de ses plaies.
Thomas ne doute plus et au lieu de toucher les blessures, il se laisse toucher lui-même à l’intérieur : « Mon Seigneur et mon Dieu » ! Le souffle de l’Esprit touche le cœur de chaque disciple : soulagement, pardon, amour.
Ils passent instantanément de la peur à la joie. Ils se savent libérés, recréés, baignés dans la tendresse infinie du Seigneur.
« Recevez l’Esprit Saint » : Jésus ne fait aucune allusion aux infidélités, au contraire il met sa confiance en ses amis et leur confie la mission d’aller en mission de réconciliation à leur tour.
N’est-ce pas le même Esprit qui éveille en nous tous le désir de rester en communion et de garder les liens fraternels, le désir d’entendre la Parole de Dieu et de la mettre en pratique, de célébrer ensemble le « repas du Seigneur », source de notre communion des cœurs, et d’en trouver la force nécessaire pour la vie ?
La Parole résonne : « Vois mes plaies, avance ta main et mets-la ici ». Moment décisif pour les disciples et pour tout chrétien dans le parcours de foi lorsqu’ils reconnaissent le Christ ressuscité et présent dans les blessures de leurs frères et sœurs, aussi bien que dans les épreuves qui font partie de la vie. Les blessures restent visibles dans le nouveau corps que nous formons : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Quoi qu’il arrive, dit Saint Pierre (2ème lecture), nous pouvons tenir bon dans cette foi « puisque la résurrection du Christ nous fait renaître et nous remplit d’espérance ».


Prière
Dieu des vivants, toi qui bénis toute vie, nous étions morts mais dans ton grand amour, tu nous as fait renaître avec le Christ ! L’Esprit nous rassemble et voici que le Ressuscité vient au milieu de nous. Il nous offre sa paix. Accorde-nous de croire en lui sans avoir vu et de le reconnaître dans les blessures et les besoins de nos frères et sœurs, tous ceux qui te cherchent et qui ont soif de ta miséricorde.
Amen.

Méditation de Pâques - 12 Avril 2020

Pâques

Christ est ressuscité, alléluia ! Ô toi qui dors, éveille-toi, d’entre les morts relève-toi, Et le Christ t’illuminera.

Dans la presse et les médias, ces derniers jours, on ne parle que de l’épidémie de Covid-19 et le Directeur de la Santé nous fait chaque soir un décompte des morts emportés par le virus. Mais au-delà de ces informations statistiques, rares sont les interrogations sur la mort et le sens de la vie, encore moins sur la foi en la résurrection et sur sa possibilité. Nos esprits positivistes s’interrogent : comment cela est-il possible ? N’est-il pas plus simple de parler de réincarnation ?
Certes, cela fait plus mode, plus exotique, Mais dans les deux cas, le sens et le pourquoi sont oubliés, perdus. Comme si nous étions résignés devant le mal, la souffrance et la mort.

« Je suis venu pour qu’ils aient la vie , et la vie en abondance »

Au cœur du message de Jésus, il y a l’annonce d’un salut et que ce monde n’est pas, à jamais, enfermé dans une nuit sans lune. Car Dieu qui nous a donné la vie veut nous faire partager la sienne.
Toujours.
Pour toujours.

En allant jusqu’au bout de l’amour pour nous arracher à l’emprise du mal, le Christ ressuscité nous ouvre à un avenir et, par le don total de sa vie, il nous délivre de l’emprise de la violence. Célébrer aujourd’hui la Pâque, c’est faire mémoire de ce que Jésus a fait pour nous et pour tous les hommes et, ayant reçu son Esprit, continuer aujourd’hui ce qu’il a commencé.

Nous devons lutter contre la violence aveugle qui crucifie une partie de l’humanité. Nous devons lutter contre ceux qui utilisent la violence pour se maintenir au pouvoir et amasser des richesses en oubliant les pauvres. Nous devons lutter contre ceux qui instrumentalisent Dieu et qui tuent en son nom en croyant qu’ils sont les seuls détenteurs de la vérité.

Car Dieu est pour tous, en tous, présent au plus intime de nous-mêmes. Car Dieu est amour. Car Dieu est la Vie. Et Dieu désire que tous les hommes soient des Vivants. Il offre à chacun une vie Vivante, dans la dignité. C’est pour cela qu’il est venu et qu’en son Fils, il nous a ouvert un Avenir. Car l’amour a triomphé de la mort et le pardon a subverti la violence.
Oui, ô toi qui dors, éveille-toi !
D’entre les morts relève-toi !

Vivons en enfants de lumière ! La Pâque est une traversée. De la nuit à la lumière. De la souffrance et de la mort vers la Vie. Quand nous fêtons le Christ ressuscité, il ne s’agit pas de rester le nez en l’air à regarder Jésus s’élever dans les cieux, il s’agit pour nous de Vivre, aujourd’hui, debout, en hommes et femmes de résurrection.

Etre des vivants parce que la lumière du Christ a éclairé nos ténèbres.

Etre des vivants parce que le Christ, en donnant sa vie et en nous aimant jusqu’à l’extrême, nous a appris à aimer et à donner notre vie, comme lui.

Etre des vivants parce que le Christ nous a relevés et arrachés à l’emprise du mal. Il nous a rétablis dans notre dignité ; il nous a donné la force de porter nos fardeaux, de consentir à nos faiblesses, nos limites. Il nous a délivrés de nos peurs et appris à nous aimer nous-mêmes. Il a fait de nous des pèlerins de la fraternité.
Etre des vivants, hommes et femmes de liberté, capables d’ouvrir des chemins nouveaux à contre-courant des idéologies néolibérales et consuméristes, ces bonheurs de pacotille qu’elles font désirer à tous et qui sont si souvent les moteurs d’injustices si grandes qu’elles en arrivent à dresser des murs, et à engendrer des conflits sans fin dans la famille humaine.

Être des vivants pour prendre soin de notre maison commune, la Terre. Pour inventer de nouveaux modes de vie ; promouvoir la justice et travailler au partage des richesses en faisant un bon usage de celles qui sont les plus précieuses et les plus rares.

Être des vivants en faisant route avec les oubliés, les égarés, les blessés de la vie et tous nos frères et sœurs malades. Comme le Christ, tendre nos bras, ouvrir nos mains et nos cœurs. Comme le Christ, ne pas les condamner mais les guérir de ce qui les défigure et les séparent de leurs frères et sœurs.

Ô toi qui dors, éveille-toi ! Laisse-toi illuminer par le Christ !

Il est venu t’apprendre à aimer. Il est venu te remettre debout. Il est venu t’appeler à devenir témoin, Témoin de son amour, Un amour sans limites. Lui qui nous a donné sa vie Pour que nous partagions la sienne.
Vivons en ressuscités !
Le mal et la mort n’ont pas le dernier mot Car la puissance de l’amour sans mesure de Dieu les a vaincus. Il suffit d’aimer.

Olivier

Méditation du Samedi Saint - 11 Avril 2020

Méditation du Vendredi Saint - 10 Avril 2020

Le Dieu crucifié

Sous mes yeux,
Le Crucifié.
Un artiste congolais me fait entrer dans le mystère
D’un Dieu qui meurt d’aimer.
Pendu aux bras de la croix,
Le visage incliné dans un ultime abandon, Il rend l’Esprit, la vie reçue du Père :
« Tout est accompli ».
Sous mes yeux,
Le Crucifié.
Nu, dépouillé, supplicié.
Sa souffrance me réduit au silence,
Aux larmes.
Pourquoi ? Pourquoi ?
« Voici l’Homme ».
Pourquoi l’avoir humilié,
Cloué sur une croix de bandit ?
Pourquoi ce complot ? Ces cris ?
« A mort, à mort, crucifie-le ! »
Nous n’avons pas voulu le reconnaître,
Lui, le Dieu qui sauve, Jésus.
Le Dieu qui nous appelle à vivre :
« Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et la vie en abondance ».
Nous avons préféré enfermer Dieu dans le ciel.
Et nous avons donné carte blanche au Prince de ce monde,
le diviseur, le promoteur du désordre établi,
le semeur de violence.
Sous mes yeux,
Le Crucifié.
C’est Dieu qui meurt d’aimer.
Oui, aimer, c’est tout donner.
L’amour seul peut traverser la mort.
L’abandon à la terre rend féconde la graine.
Le feu d’amour ardent traverse la nuit.
En ces temps où des frères, des sœurs en humanité expirent,
Rendent l’Esprit dans la solitude des hôpitaux,
En ces temps où tant d’hommes et de femmes donnent leur vie Sans réserve pour en soigner d’autres,
En ces temps où nous ne maîtrisons plus rien
Et où nous n’osons penser à demain,
Contempler le Crucifié Qui donne sa vie, jusqu’à l’extrême,
« Car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. »
Olivier

Méditation du Jeudi Saint - 9 Avril 2020

Pour une célébration à la maison On aménagera le lieu : une croix, une image, quelques fleurs, une bougie allumée… 

Prendre un temps de recueillement : se rendre présent à Dieu. Puis ouvrir la prière : Dieu, Père plein de tendresse, nous faisons mémoire, ce soir, du repas très saint où Jésus ton Fils nous livra les gestes du plus grand amour. Ouvre nos vies à cette joie, prépare nos cœurs à l’action de grâce et fais que nous recevions de toi la charité et la vie, unis à Jésus, ton Fils, notre Seigneur.

Lire les lectures du jour         

– la 1ère lettre de Paul aux Corinthiens : Jésus partage son corps et son sang (11, 23-26)
– puis l’évangile de Jean : Jésus lave les pieds de ses disciples (13,1-15)


Lire la méditation

On se prépare à célébrer la grande fête de la Pâque où on bénira Dieu pour la libération de l’esclavage d’Egypte jadis avec Moïse, et pour celle qu’il veut continuer aujourd’hui. Jésus sait qu’il va mourir, il s’est trop compromis. Il réunit ses disciples, l’avant-veille du grand jour, pour le repas pascal. Ce sera une longue et intense soirée. Il parle longuement avec eux de ce qu’il porte au cœur : le sens de sa vie, sa confiance en son Père, son amitié pour les siens, l’appel à prendre le relais, sa confiance malgré la mort prochaine, l’assurance de sa présence avec eux, ses ultimes recommandations… il prie aussi pour eux.


Puis, après avoir béni Dieu pour tous ses dons, il conclut par ces mots et ces gestes inoubliables : « Prenez, mangez… c’est mon corps, c’est mon sang livrés pour vous, pour la multitude… » 

 

Comprenons bien ce que nous dit Jésus : mangez-moi, buvez-moi, communiez à ma vie, que ce qui m’anime vous anime, que mon amour devienne le vôtre pour la vie de tous…

Contemplons, laissons-nous atteindre…

Jean, dans l’évangile qu’on lit ce jeudi saint, ne parle pas du repas mais relate un autre moment de cette soirée, aussi décisif pour lui : Jésus lave les pieds de ses disciples. Pierre n’en revient pas : lui, le Maître et Seigneur, s’abaisser ainsi ? Oui, c’est ainsi que Jésus les considère : il s’abaisse plus bas qu’eux et les sert. Immense dignité de l’homme pour lui, devant qui il s’incline, qu’il honore et veut servir, pour qui il donne sa vie. Il voit notre grandeur originelle, notre beauté, même blessée, que nous défigurons tant, enfouie et qui s’ignore elle même. Il croit en nous plus que nous. Et il lave nos pieds et les essuie.

 

N’est-ce pas tout l’évangile : Jésus qui guérit, délivre, relève, nourrit, redonne vie… Bouleversant : Dieu le Très Haut – car c’est bien de lui qu’il s’agit – se fait très-bas, espère en nous et se met humblement à notre service pour que nous soyons des hommes debout, libres, restaurés dans notre dignité, vivants.

Laissons-nous regarder ainsi, espérer… 

Entendons aussi que Jésus nous lègue cela. En se mettant à genoux devant nous, il nous implore de nous mettre à notre tour à genoux devant nos frères humains, de les considérer avec le même regard d’espérance et de foi dans le possible qui est en eux, de nous faire à notre tour leurs serviteurs. Ainsi lorsque nous communions au corps et au sang du Christ, nous sommes convoqués à devenir serviteurs de leur vie, de leur dignité. Oui, c’est à travers nous que le Christ ne cesse de dire aujourd’hui : « Ceci est mon corps livré, mon sang versé… »

Je pense à ces hommes et femmes qui parcourent les rues de nos villes la nuit pour porter secours aux sans-abris ou qui visitent les détenus, à ces médecins, ces infirmières, ces aides-soignants qui pratiquent leur métier comme un engagement de service, à ces enseignants qui ne comptent pas leur peine pour permettre à des jeunes de s’en sortir dans la vie, à ces parents qui continuent d’espérer en leurs enfants, à ceux qui consacrent leur temps, leurs forces pour trouver des solutions de paix dans les conflits du monde…
A travers eux, Dieu continue de se mettre à genoux…

Elle est là, la véritable Eglise du Christ, faite de témoins obscurs d’un amour infiniment présent qui donnent leur vie pour leurs frères, dans la passion souvent… Etre de ceux-là, là où nous sommes, dans les relations qui sont les nôtres, à commencer par les plus proches, nous faire serviteurs, témoins de ce Seigneur qui se fait serviteur, se met à genoux, lave les blessures, essuie les fautes et remet debout.

Oui, être de ceux-là.

Ecouter le chant « Comme lui » :

R  Comme lui, savoir dresser la table Comme lui, nouer le tablier Se lever chaque jour Et servir par amour Comme lui 1 Offrir le pain de sa Parole Aux gens qui ont faim de bonheur Être pour eux des signes du Royaume Au milieu de notre monde

1 Offrir le pain de sa Parole. Aux gens qui ont faim de bonheur
Être pour eux des signes du Royaume. Au milieu de notre monde

2 Offrir le pain de sa présence. Aux gens qui ont faim d’être aimés.
 Être pour eux des signes d’espérance. Au milieu de notre monde.

3 Offrir le pain de sa promesse. Aux gens qui ont faim d’avenir.
Être pour eux des signes de tendresse. Au milieu de notre monde.

Ouvrir sa prière pour le monde aujourd’hui :
Nous te prions, Père, pour ce monde, pour tous ceux qui cherchent à l’humaniser par la santé, l’engagement écologique, l’action politique, la recherche scientifique, la beauté… et pour tant d’hommes et de femmes dont l’engagement quotidien construit la vie.
Nous te prions pour tous ceux qui, discrètement et avec constance, tissent du lien social dans les associations, les hôpitaux et les maisons de retraites, auprès des jeunes et des anciens.  Aide-nous, chaque jour, à poser avec eux des gestes de partage et de fraternité.
Nous te prions pour tous ceux qui souffrent, ceux qui ne sont pas aimés, les oubliés, les méprisés, les exilés, les désespérés, et pour tous ceux qui, à leurs côtés, cherchent à leur manifester encouragement, soutien et amitié.
Nous te prions pour notre Eglise et pour toutes les Eglises, pour leur ouverture aux hommes de ce temps, leur accueil des petits et des pauvres, la fraternité dans leurs communautés, la recherche de plus grande unité. 

Dire le Notre Père

Terminer, et chanter, avec la communauté de Taizé : « Ubi caritas » 

Ubi caritas et amor, ubi caritas, Deus ibi est
Où est l’amour et la charité, Dieu est là

Père Bernard Thomasset, célébration du jeudi saint , le 9 Avril 2020

Vivre un moment de veille avec le Christ

Pendant le temps qu’on souhaitera, devant la croix et la bougie allumée, on pourra : 

regarder une image : Pierre accepte que Jésus lui lave les pieds. Qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce que je ressens ?

écouter Jésus dans son dernier entretien avec ses disciples, en Jean ch. 13, 31 à ch 17, 26.

Lire lentement, laisser monter sa prière

Jean ch. 13,31
Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui.Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi.
Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.
À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. »
Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois.

chapitre 14: https://www.aelf.org/bible/Jn/14
chapitre 15 : https://www.aelf.org/bible/Jn/15
chapitre 16 : https://www.aelf.org/bible/Jn/16

Jean ch. 17
Ainsi parla Jésus. Puis il leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.
Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.

Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi,car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. Père saint, garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.

Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.

Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.

Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

 Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

 – accueillir une vidéo : La bonne nouvelle   

Médiation proposée par Bernard Thomasset.

Texte du Père Olivier - 22 Mars 2020

Silence…


Désencombrer la source.
Me désaltérer de l’eau fraîche et limpide.
Laisser de l’espace, du vide pour qu’y entre la lumière,
Et qu’elle éclaire mes profondeurs.
Accueillir ce qui vient des racines
Et qui a nourri ma vie.
Dans ce silence éclairé,
Laisser me rejoindre le doux murmure de la Parole,
De la Parole de vie, de la Parole à vivre,
La voix du Dieu d’amour.
Entendre les cris de ceux qui appellent au jour et qui demandent l’amour.
S’unir au chœur des frères et des sœurs.
Voir la clarté, les ombres et les lumières,
La beauté des premiers matins du monde
Et les plaies béantes, les atroces blessures de nos combats sans merci
Et de nos pillages insensés.
Attendre…
Dans la patience, sans rien pouvoir saisir de ce que sera demain.
Rester ouvert, là,
Dans la présence et disponible.
Méditation du 22 Mars 2020,
Olivier